Classica, avril 2013
Monique Barichella
 
Wagner: Parsifal, Metropolitan Opera, März 2013
 
New York - Grand luxe
En quelques jours, le Metropolitan Opera de New York donne à entendre ce que n'importe quel autre théâtre rêverait de présenter en une saison. Abondance de biens ne nuit pas !

Centre de tous les intérêts, le fameux Parsifal coproduit avec l'Opéra de Lyon tient vocalement toutes ses promesses : sa distribution prestigieuse sera sans doute inégalé en cette année Wagner. Impossible de faire mieux, le quatuor masculin est quasiment digne des années d'or de Bayreuth. Viril et sobre, Jonas Kaufmann comble l'attente générale, incarnation ô combien idéale de toutes les facettes du personnage devenu méconnaissable, émacié et ravagé au dernier acte. On est médusé par son contrôle des intonations, des couleurs, des nuances, osant le murmure dans une salle aussi grande.

Même souci de retenue et refus d'emphase chez René Pape, Gurnemanz jeune et clair, un peu monolithique dans son parti pris de détailler son récit comme un lied. Émotion et intensité dramatique sont délivrées par Peter Mattei, Amfortas déchirant et grandiose. Klingsor enragé et puissant, Evgeny Nikitin impressionne. À l'aise dans toute la tessiture, Katarina Dalayman est une Kundry maternelle et expressive. On apprécie aussi les moyens de vraie mezzo de Michaela Martens, sa vaillante remplaçante d'un soir. Succédant à Daniele Gatti à la tête d'un orchestre et de choeurs splendides, Asher Fisch offre une lecture allégée, sans pathos, lente mais contrastée. Un parti pris en totale cohérence avec la production humaniste, dénuée de rituel pseudochrétien, de François Girard. Décor et projections cosmiques, symbolique sexuelle omniprésente qu'on peut ignorer permettent un consensus idéal pour New York (5 et 8/03). Parmi les sept Verdi affichés cette saison, l'efficace Don Carlo de Nicholas Hytner ...






 
 
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