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Forum Opera, Dec 28, 2013 |
Laurent Bury |
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Verdi: La forza del destino, München, 22. Dezember 2013
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Jonas Kaufmann, un Alvaro qui décoiffe
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C’est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Jonas Kaufmann et
Anja Harteros ont triomphé dans Don Carlos et dans Le Trouvère : pas
question de s’arrêter en si bon chemin, et le duo se reforme à Munich pour
un troisième ouvrage verdien, La Force du destin, diffusé ce soir en live
streaming sur staatsoper.tv. On passera très vite sur la « mise en scène »
de Martin Kušej, d’une indigence rare, qui n’apporte vraiment pas
grand-chose par rapport à une version de concert, en dehors de décors assez
laids et de l’inévitable scène d’orgie. Heureusement, les voix sont là, et
quelles voix ! Vitalii Kovaliov est une bien belle basse, dénué des travers
de la plupart de ses compatriotes, qui cumule les deux rôles de Calatrava et
du Padre Guardiano (sans que la production cherche le moins du monde à
masquer l’étrange ressemblance physique des deux personnages). Nadia
Krasteva est moins enthousiasmante en Preziosilla, mais assume toute la
vulgarité du rôle. Renato Girolami est le seul Italien de la distribution et
campe un Melitone privé de tout effet comique. Ludovic Tézier chante
admirablement, la violence de l’action l’arrachant à une placidité qu’on a
pu lui reprocher par le passé. Anja Harteros est déchirante comme à
l’accoutumée. Quant à Jonas Kaufmann, métamorphosé en gipsy king par une
tignasse qui lui arrive au milieu du dos, il est un Alvaro tel qu’on en
avait plus vu et entendu depuis longtemps, sans sombrage excessif du timbre
et avec une italianità bienvenue.
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