Musikzen
 
Un oiseau rare, glamour et allemand
Jonas Kaufmann en version originale
En général, les ténors glamour sont latins, les wagnériens étant plutôt qualifiés d’impressionnants, et les mozartiens de raffinés. Jonas Kaufmann, lui, est glamour et allemand. Du coup, il est traité par sa maison de disques avec autant d’égards que Roberto Alagna et Rolando Villazon. Le marketing fait d’ailleurs son effet : on n’hésite pas à le comparer à Jon Vickers (ce qui est tout de même exagéré) quand il chante Florestan dans Fidelio ou Don José dans Carmen. Il est fêté aussi dans le répertoire italien, ce qui risque d’être de moins en moins le cas, maintenant qu’il fréquente assidument les grands emplois wagnériens. Ce récital, où il chante justement Wagner (Lohengrin, Parsifal et Siegmund dans La Walkyrie) confirme sa tendance à « barytonner », même s’il retrouve, en Tamino de La Flûte enchantée, un des rôles qui l’ont lancé, le timbre lumineux de ses débuts. Partout, c’est vrai, il a ce petit quelque chose qui le distingue de ses confrères, mais nulle part il ne les fait oublier. Signe de réussite : c’est Claudio Abbado qui l’accompagne, à la tête d’un Mahler Chamber Orchestra en grande tenue. On n’en voudra à personne de considérer ce récital comme un disque d’orchestre avec voix de ténor obligée.



 
 






 
 
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