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Diapason, Janvier 2013 |
Michel Parouty |
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Engelbert Humperdinck, «Königskinder»
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On
ne peut que remercier l'Opéra de Zurich d'avoir remis à l'honneur ces
Enfants de roi, créés avec succès au Met de New York en 1910 et demeurés
dans l'ombre d'Hansel et Gretel. Certes, son intrigue est bien sombre pour
un « opéra féerique » et la musique peine à s'affranchir de l'influence
wagnérienne. Difficile pourtant de n'être pas ému par un troisième acte qui
voit la mort des deux personnages principaux à peine sortis de
l'adolescence. La mise en scène de Jean-Daniel Herzog nous laisse partagé.
Si les acteurs sont efficacement dirigés, le décor sinistre et glacial,
certains personnages poussés jusqu'à la caricature et le relief pris parles
aspects sociaux de l'intrigue (via une atmosphère réaliste) vont à
contre-courant d'un livret qui semble ici tourné en dérision. Musicalement,
en revanche, le bonheur est quasi complet. Ingo Metzmacher fait chatoyer
l'orchestre helvétique. Et la distribution rappelle les vertus d'une
véritable équipe. Toujours aussi charismatique, avec cette voix prenante
unique en son genre, Jonas Kaufmann ne tire jamais la couverture à lui et
exprime sincèrement les blessures de son personnage. Face à lui, Isabelle
Rey, musicienne sensible et timbre soyeux. Liliana Nikiteanu et Oliver
Widmer campent respectivement une Sorcière et un Violoneux qui ne
dépareraient pas une bande dessinée et se révèlent irrésistibles.
Réhabilitation en partie réussie.
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