Classica, février 2013
André Tubeuf
 
La crème des stars
 
L'affiche, évidemment, est féerique: le superluxe Baden-Baden. L'admirable est que le programme soit à sa hauteur. Hormis les « bis » de ces messieurs, on n'aura là que le meilleur répertoire lyrique chanté par les meilleurs. En légitime ouverture, « Dich teure Halle » par Anja Harteros, assoluta d'une soirée qu'elle conclura par un transcendant duo d'Otello avec Kaufmann qui s'y montre à son mieux. Harteros y ajoute, seule, le deuxième air du Bal masque et le dernier de Don Carlo, plus l'empoignade avec Terfel au II de Tosca jusqu'à « Vissi d'arte » inclus. La part de la lionne Plus, en « bis », une rose à la main, en toute simplicité chaleureuse, « Son pochi fiori » de L'Amico Fritz. À la fin, elle tend sa rose au très merveilleux violoncelliste qui, dans Un Bal masqué comme Otello, l'a si bien soutenue. Bravo. La tres bonne surprise est Gubanova, remplaçant au pied levé la plus glamour Garanca empêchée. Les messieurs sont vocalement moins bien. Terfel cabotine, admirablement certes, mais au point de faire oublier son chant (Le Veau d'or, Mefistofele, sa participation à Tosca), mais il se retrouve archet à la corde dans le monologue de Philippe II. « Bis » indigne dans ce contexte (Fiddler on the Roof). Quant à Kaufmann... Hors un très discret « E lucevan » il n'est présent (abrité) que dans des duos, entraîné d'ailleurs par Harteros à l'excellence dans le duo d Otello, qui certes ne ressemble pas au reste du rôle.. « Bis » minaudé (« Parla più piano » de Rota). Sur quoi, pour finir, le quatuor nous offre sur « Dein ist mein ganzes Herz » un quadrille échangiste simplement éblouissant. Tout le monde voudra sa part de ce gâteau, qui comporte une grande demi-heure de chant sublime.





 
 






 
 
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