France 2, 20/01/2010
Par AY
Jonas Kaufmann, un beau Werther à la Bastille
Le ténor allemand, qui a fait des débuts remarqués dans le rôle-titre de l'opéra de Massenet, était forfait mercredi
Souffrant, il devait être remplacé par le ténor américain Andrew Richards mais doit "être à nouveau sur scène à partir de samedi", selon l'Opéra de Paris.

Déjà remplacé lors de la répétition générale, Jonas Kaufmann a ébloui l'auditoire le 14 janvier lors de la première représentation de la production mise en scène par le cinéaste Benoît Jacquot.

Avec sa maîtrise technique, son timbre chaud, sa diction impeccable, son charisme et son physique de beau ténébreux romantique, Jonas Kaufmann, 40 ans tout rond, s'est imposé en peu de temps comme l'un des chanteurs d'opéra les plus recherchés de sa génération.

Est-ce toujours pour se préserver vocalement ? Jonas Kaufmann a renoncé à son récital prévu le 23 mars au Théâtre des Champs-Elysées, dans le cadre du cycle "Les Grandes Voix". La soirée est reportée au 14 octobre, dans le même programme (le cycle de lieder "La Belle Meunière" de Schubert).

Sur la scène de l'Opéra-Bastille, le ténor est entouré notamment de la mezzo-soprano française Sophie Koch (Charlotte) et de la soprano belge Anne-Catherine Gillet (Sophie). Dans la fosse d'orchestre, Michel Plasson dirige les musiciens de l'Opéra de Paris. Le chef français, spécialiste du répertoire lyrique français, a enregistré, quelque trente ans plus tôt, un "Werther" de référence (chez EMI, en 1979, avec le ténor espagnol Alfredo Kraus). Patron de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse durant plus de trente ans (1968-2003), Michel Plasson, 76 ans, ne s'était jamais produit à l'Opéra-Bastille.

Si Jonas Kaufmann interprète pour la première fois le rôle-titre de "Werther", le metteur en scène français Benoît Jacquoit ("Villa Amalia", "La fille seule", "La désenchantée"...) scénographie, lui, pour la première fois, une oeuvre lyrique à l'Opéra de Paris. Mais il n'est pas tout à fait novice en matière d'opéra. Son baptême du feu sur une scène lyrique remonte à 2004. C'est à Londres, sur la scène de Covent Garden, qu'il a monté sa production de l'oeuvre de Massenet, avec le ténor argentin Marcelo Alvarez dans le rôle-titre. La stature et l'exotisme du sud-américain ne lui convenaient d'ailleurs pas. "Il a une voix d'or, est adorable mais c'est tout sauf Werther: il a une tête d'Inca et une silhouette de tour", a-t-il confié à l'AFP. Par ailleurs, en 2001, Benoît Jacquot a déjà réuni le cinéma et l'art lyrique dans un film, "Tosca", d'après le chef-d'oeuvre de Puccini, avec Roberto Alagna, Angela Gheorghiu et Ruggero Raimondi.

Le cinéaste français a déjà un nouveau projet -qu'il garde secret- de mise en scène lyrique à l'Opéra de Paris, dans quatre ans...






 
 
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