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Altamusica.com 15/10/2008 |
Gérard MANNONI |
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La fulgurante ascension de Jonas Kaufmann
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Il est le ténor de l’année. Bientôt à
l’affiche de l’Opéra national de Paris en récital et dans Fidelio, Jonas
Kaufmann sort chez Decca un premier CD d’airs romantiques français, italiens
et allemands, et la firme publie en parallèle le DVD des représentations de
Carmen à Covent Garden, où il partage l’affiche avec Anna Caterina
Antonacci. Un sans faute. |
Carmen |
Quasiment
inconnu chez nous quand il arriva pour chanter dans la Traviata à l’Opéra de
Paris au printemps 2007, Jonas Kaufmann est aujourd’hui une superstar du
monde lyrique que toutes les scènes et les médias se disputent. Couverture
des revues Gramophone et Opéra Magazine, enregistrement de Madame Butterfly
avec la Gheorghiu pour EMI, DVD et CD chez Decca, qui mène de main de maître
sa promotion.
Le DVD est un reflet de la très intéressante production de Carmen de
Francesca Zambello à Covent Garden, qui contribua beaucoup à la célébrité
grandissante du ténor. Beaux décors et vision sage mais réfléchie de
l’œuvre, direction magique de Pappano, distribution de rêve, avec la si
belle Antonacci en Carmen, intense, sans vulgarité, voix idéale pour le
rôle, une Norah Amsellem très adéquate en Micaëla et le bel Ildebrando
d’Arcangelo, Escamillo de luxe.
Et puis il y a Jonas Kaufmann, fabuleux à tous égards, composant un
personnage tout en nuances, vaillant et subtil, touchant et agressif, aussi
formidable chanteur que prodigieux comédien, avec ce physique incroyable de
star de cinéma. Un DVD d’anthologie.
Romantic Arias
Pour
parler de son premier CD chez Decca, il faut puiser dans les mêmes
superlatifs. Chantant à la perfection en français, en italien et bien sûr en
allemand, il nous emmène chez Berlioz, Gounod, Bizet, Massenet, Verdi,
Puccini, Weber, Wagner, Flotow avec la même aisance.
La voix est parfaite, mais elle n’a rien à voir avec celles des autres
ténors vedettes du moment, Alagna et Villazón notamment. Ici, c’est une
autre carrière qui se développe, à l‘allemande, avec priorité absolue à la
musique et aux nuances, sans chercher aucunement les effets de voix même les
plus légitimes pour tout ténor.
Comme le fit d’ailleurs cet été à Orange Alagna, le seul à l’égaler en
musicalité et en rigueur artistique, l’ut de Salut demeure chaste et pure
est en voix de tête, et Et j’étais une chose à toi de Carmen s’achève piano
et ainsi de suite. La voix se dirige maintenant à l’évidence vers des
emplois encore plus lyriques et le ténor sera bientôt Lohengrin à Munich,
puis plus tard Siegmund au Met et sans doute après, Siegfried et Tristan,
sans parler d’Otello.
Ce disque en porte déjà la marque, avec encore toute la lumière spécifique
nécessaire aux répertoire italiens et français. Un moment miraculeux saisi
par Decca dans cette carrière en pleine ascension car pour l’instant, on
bénéficie toujours des plus somptueuses approches de rôles un peu plus
légers.
Rappelons enfin que Kaufmann sera au Palais Garnier en récital le 9 novembre
et Florestan dans Fidelio à partir du 25 novembre, puis dans la
programmation des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées en mars 2009. |
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