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Infopéra, Québec,
Janvier/Février 2008 |
Aurélie Weiler, France, Photos du
reportage et de la une Decca / Uli Weber |
Jonas Kaufmann
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Vous l’avez compris, nous avons affaire à un phénomène
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La
première chose qui frappe, avant même qu’on l’entende chanter, c’est son
sourire. Un sourire large d’enfant épanoui. Et ses cheveux. Longs. Bouclés.
Qui le font ressembler, d’une manière évidente et troublante, à un héros du
Sturm und Drang, des premiers romantiques allemands. Dont il a d’ailleurs
sur scène le tempérament volcanique. Et puis il y a sa voix. Une voix de
ténor corsée, virile, ombragée, irrésistible, capable de rendre palpable le
moindre frémissement, la plus petite subtilité d’interprétation, capable de
traduire la tension la plus poignante et de stupéfier son auditoire par sa
seule puissance. Une voix dont le caractère est encore renforcé par une
diction d’une clarté sidérante, ainsi que par une étonnante capacité à
donner vie à un personnage, en mettant toujours en évidence la multiplicité
de ses facettes, sa profonde humanité.
Un phénomène né il y a moins de quarante ans à Munich, en Bavière. C’est là
qu’il a grandi et effectué ses études musicales. Ses premiers engagements,
il les a obtenus au théâtre de Saarbrùcken (Allemagne), en 1994. Après avoir
effectué ses débuts dans des rôles de ténor léger, comme ceux écrits par
Mozart ou Rossini, il se tourne vers des emplois plus lourds le Duc de
Mantoue, Alfredo, Wilhelm (dans le Mignon d’Ambroise Thomas), Max (du
Freischütz de Weber) et même, récemment, Don José. Il a par exemple incarné
ce dernier personnage à Londres, dans une production qui le plaçait face à
la Carmen incandescente d’Anna-Caterina Antonacci. Un grand moment.
A présent, il rêve de chanter Hoffmann et Werther.
Dresser le catalogue des rôles abordés par Jonas Kaufmann serait fastidieux
tant il y en a. D’autant qu’il ne néglige ni le récital de lieder, ni les
oratorios. Les amateurs de listes exhaustives, de dates et de documents
riches et variés pourront visiter avec grand intérêt le site, exclusivement
en allemand, mais bien garni de photos et d’enregistrements audio et vidéo,
conçu par sa plus grande fan, Marion http: / / www.jkaufmann.info /.
Quant à ceux qui souhaitent entendre Jonas Kaufmann chanter, ils peuvent
songer à effectuer des voyages à Zurich, en Suisse, puisque c’est dans cette
ville que le ténor a son port d’attache. Ou prévoif de se rendre à Londres
ce mois-ci pour La traviata (il aura face à lui un autre phénomène lyrique,
la soprano russe Anna Netrebko), à Berlin en février pour La bohème, à
Vienne pour Manon, ou à Lucerne pour Das Lied von der Erde de Mahler.
Entre
autres
Le calendrier de Jonas Kaufmann est en effet bien chargé et propre à
satisfaire toutes les sensibilités musicales.
Les sédentaires pourront se régaler avec les nombreux enregistrements
réalisés par ce ténor Fierrabras (DVD), La clemenza di Tito (DVD), des
Lieder de Strauss (CD) ou Oberon de Weber, par exemple.
En résumé, voilà un artiste attachant, qui a déjà derrière lui une carrière
magnifique, mais encore trop discrète. À découvrir de toute urgence! |
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