Classica, septembre 2013
André Tubeuf
 
Verdi: Il trovatore, Bayerische Staatsoper, 27. Juni 2013
 
Munich, Jonas et Anja: le grand amour
Pour son nouveau Trouvère, Munich accueille le duo de stars Jonas Kaufmann et Anja Harteros.
 
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Ensuite, pour fêter l'autre bicentenaire, Le Trouvère (02/07), le Verdi le plus difficile à distribuer: il n'y faut que les quatre meilleurs chanteurs du monde ! Deux nouveaux venus, importés: percutante, passionnée, voix claire, parfois presque dorée, l'Azucena d'Elena Manistina ; plus percutant encore, mais pas entièrement dégrossi, le Luna d'Alexey Markov. Ils feront parler d'eux. Avec eux, les deux stars suprêmes, habituées de Munich, ordinaires à Munich. Jonas Kaufmann met des prouesses d'art (et artifice), tout son style et son charme, à un rôle qui ne lui est pas entièrement naturel : faute d'avoir entendu Franco Corelli ou Carlo Bergonzi en Manrico, on peut voir en lui le ténor Verdi du XXTe siècle. Mais son Werther, son Lohengrin sont plus ressemblants. Anja Harteros a pour Leonora à la fois l'idéal et le réel : la ligne, le frémissement, la cantilène, la tessiture longue, l'étoffe ample, plus sa tenue en scène, son allure, royale, le trille, le contrôle souverain du son et une véhémence scénique sans rivale aujourd'hui. Le chef Paolo Carignani les aide à bien chanter, mais que d'inutilités dans le fouillis de machineries, figurations, personnages doublés dont Olivier Py alourdit un sujet sommaire et noir qui demande seulement qu'on le chante, et éventuellement l'éclaircisse!






 
 
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