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la Croix, 31/7/14 |
EMMANUELLE GIULIANI |
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Verdi: La forza del destino, München, Juli 2014
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Festival d’opéra à Munich, l’excellence lyrique
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Le temps d’un festival d’été, le Staatsoper de Munich confirme sa place de tout premier plan sur la scène internationale. |
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Nikolaus Bachler, son surintendant, expose les lignes de force d’une
programmation qui attire les passionnés du monde entier.
Sur les
marches de pierre menant au vaste et imposant Staatsoper de Bavière, au
centre de Munich, la foule se presse déjà. Il n’est pourtant que 17 h 30
mais, dans les pays germaniques, la coutume veut que les spectacles
commencent tôt.
Ainsi, ce lundi 28 juillet, souvent élégants, les
amateurs d’opéra pénètrent dans le hall pour l’un des rendez-vous les plus
électriques du festival : un plateau de rêve (Anja Harteros, Jonas Kaufmann,
Ludovic Tézier, Vitalij Kowaljow…) interprète La Force du destin de Verdi,
ouvrage au sublime tragique, relativement peu représenté sur les scènes
lyriques… sans doute en raison de l’extrême difficulté vocale des rôles
principaux.
Une mise en scène prétentieuse mais une production de
haut niveau
Quelque quatre heures plus tard, l’accueil délirant du
public est tel (pratique bien sympathique et fréquente à Munich) que les
rappels se multiplient, les chanteurs et le chef, Asher Fisch, saluant
encore et encore sous les vivats. En dépit de la mise en scène prétentieuse
et confuse de Martin Kusej et de la prestation insuffisante de la mezzo
bulgare Nadia Krasteva qui incarne la vivandière Preziosilla, la production
se hisse à un tel niveau musical et dramatique que l’on comprend et partage
l’engouement du public.
Quand a-t-on entendu Leonora (Anja Harteros,
décidément indispensable dans les grands Verdi) plus noble et nuancée, quand
a-t-on vu mortelle confrontation aussi brûlante que celle qui oppose Jonas
Kaufmann (Alvaro) et Ludovic Tézier (Carlo) ?
Déjà donnée fin 2013,
cette Force du destin met un somptueux point d’orgue au festival d’été qui
se présente comme « un résumé du meilleur de la saison du Staatsoper »,
explique Nikolaus Bachler, son surintendant. « Durant un mois, les
spectateurs munichois, allemands ou étrangers peuvent redécouvrir une
vingtaine de productions et assister à plusieurs premières qui, à leur tour,
seront inscrites au répertoire de la maison. Une offre aussi large est assez
exceptionnelle pour un festival. »
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