Nice matin, 11.11.2012

André Peyregne

Konzert, Opéra de Nice, 9. November 2012

Jonas Kaufmann à l'Opéra: historique!

Kaufmann à Nice? C'est ténor, c'est énorme! C'est même incroyable. Le plus célèbre des ténors du monde ne chante que dans les capitales. On ne l'avait paraît-il jamais entendu en France hors Paris. Grâce au chef niçois Philippe Auguin, il s'est produit vendredi soir à l'Opéra de Nice. La salle, bien sûr, était comble. Jonas Kaufmann enchaîna des airs de «Gioconda», «Carmen», «André Chénier», «Werther». Au fur et à mesure, la salle s'enflammait. Et ce n'est pas la «Méditation de Thaïs», lyriquement jouée par la violoniste Vera Brodmann, qui calma l'incendie. Dans des airs de la «Walkyrie», Kaufmann atteignit la perfection. Le public se leva, cria des «bravos», des «merci», des «encore». Et lui, le ténor-star, jeune premier au physique presque fluet (finis, les embonpoints à la Pavarotti !) répondit avec des sourires larges comme la place Masséna, la main sur le cœur Il enchaîna des bis : le «Pays du sourire», la «Tosca », une opérette de Tauber, la chanson napolitaine «Catari». Le public exultait. Près de moi, dans une loge proche de la scène, une jeune Italienne hurlait. Elle voulait attirer l'attention du ténor dans le seul but qu'il croise son regard. Au bout de la troisième tentative, elle réussit son coup. Elle s'effondra sur son siège, ivre de bonheur. Tout au long de la soirée, une entente parfaite régna entre le ténor, l'orchestre et le chef Philippe Auguin. Historique demeurera le jour où Kaufmann est venu chanter à Nice !