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ConcertoNet.com |
Claudio Poloni |
Verdi: La Traviata, London, January 2008
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Peut-être une nouvelle grande Violetta, that is the question!
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Emoi à Londres: après avoir chanté la première
de cette reprise de La Traviata en enthousiasmant aussi bien le public que
la critique, Anna Netrebko a dû annuler au moins les trois représentations
suivantes, pour cause de bronchite. La déception du public, clairement
perceptible, n’a pas duré longtemps car le Royal Opera House a eu la main
heureuse en trouvant comme remplaçante une jeune soprano albanaise
prometteuse. Après avoir lancé la carrière internationale d’Angela Gheorghiu
en 1994, cette production verra-t-elle la naissance d’une nouvelle étoile?
Quoi qu’il en soit, Ermonela Jaho a fait ses débuts en Violetta à Tirana à
l’âge de 17 ans déjà, avant d’interpréter le rôle à Munich, Naples, Trieste,
Marseille et Lille. La chanteuse a réussi l’exploit de se glisser dans le
spectacle londonien en un jour à peine, grâce à d’indéniables talents
d’actrice et à une forte présence scénique, même si on peut regretter
qu’elle donne parfois l’impression de surjouer. La voix est belle et bien
conduite, les vocalises du premier acte sont sûres, le médium et le grave
particulièrement étoffés, les pianissimi envoûtants, le seul reproche qu’on
pourrait lui faire est une palette de couleurs vocales encore peu fournie.
Ovationnée au rideau final, il y a fort à parier que, si elle confirme les
promesses de cette Traviata londonienne, Ermonela Jaho fera une belle
carrière.
La production de Richard Eyre, créée en 1994, n’a pas vieilli et demeure un
régal pour les yeux, avec des décors et des costumes somptueux. Et comme
souvent à Londres, le plateau vocal est d’un excellent niveau, avec un
Dmitri Hvorostovsky en superbe forme et un Jonas Kaufmann qui confirme qu’il
fait désormais partie du petit cercle des ténors superstars. On en veut
pour preuve également la sortie d’un CD d’airs d’opéras, premier opus d’un
contrat d’exclusivité qu’il vient de signer avec un important label. Dans la
fosse, Maurizio Benini officie avec beaucoup de délicatesse et de goût.
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