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Le Monde de la Musique, 20.06.07 |
François Lafon |
Verdi : La Traviata, Paris, Palais Garnier, 06/16/2007 - et 19, 24, 27,
30 juin, 3, 6, 8, 12 juillet 2007
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Une Traviata nommée Edith
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Violetta ressemble à Edith Piaf et Alfredo à
Théo Sarapo, et ils vivent leur impossible amour dans le cadre aussi peu
glamour que possible d’une réplique fidèle du Kulturhaus de Chemnitz
(ex-Allemagne de l’Est). C’est ainsi qu’après Katia Kabanova de Janacek et
Les Noces de Figaro de Mozart, Christoph Marthaler, sur la scène du Palais
Garnier, poursuit avec La Traviata de Verdi sa réflexion sur les ravages de
la société post industrielle sur les âmes et les corps. « Marthaler évoque
des gens cassés, métaphore d’une société aussi malade que Violetta »,
peut-on lire dans le programme. Force est de reconnaître qu’à défaut de
vraiment servir le propos des œuvres qu’il monte, le metteur en scène suisse
sait traduire scéniquement ses propres obsessions. En Christine Schäfer, qui
est vocalement une mini Traviata mais qui épouse parfaitement sa cause, le
metteur en scène a trouvé la meilleure ambassadrice, et Jonas Kaufmann
(dont la voix, ce 19 juin, a mis deux actes à « sortir ») évite, lui, les
tics de ténor. Mais pourquoi José Van Dam est-il allé se fourvoyer dans
le rôle trop aigu pour lui du père Germont ? A l’image du spectacle, la
direction de Sylvain Cambreling est sûre, mais lourde. |
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