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Musikzen, 23 octobre 2013 |
Gérard Pangon |
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Romances et nuances chez Verdi
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Jonas Kaufmann, le ténor qui barytonne mieux que personne |
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Belle
gueule, belle intelligence, belle voix, Jonas Kaufmann n'est pas un ténor
comme les autres. Il est ainsi devenu une star absolue qui triomphe dans le
monde entier, et chante aussi bien en allemand, en français ou italien.
Aussi bien ? Pas forcément. Même s’il possède suffisamment ces langues pour
en saisir toutes les nuances, s’il a été magnifique dans La Traviata à New
York et si son Werther à l’Opéra Bastille était sublime, La donna è mobile
qui ouvre ce programme montre qu’un air tout en surface où le ténor se doit
de ténoriser n’est pas vraiment son truc. Il préfère les mélodies tout en
délicatesse, la douleur subtile et l’introspection pianissime plus que la
caracole vocale et la gambade à l’italienne. Ecoutez-le alors rêver de la
Celeste Aida, renoncer à sa passion pour Amelia (Un ballo in maschera),
évoquer le souvenir de Leonora qu’il croit partie au paradis des anges (La
Forza del destino) ou mourir en déposant un ultime baiser sur le front de
Desdémone (Otello), et laissez-vous envoûter par la magie de ce ténor qui
barytonne mieux que personne. L’orchestre, malheureusement, ne fait pas
beaucoup plus qu’assurer un fond sonore, et malgré tout le talent de Jonas
Kaufmann, ça se sent.
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