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Classics Today, France,
27/10/2009 |
Christophe Huss |
Jonas Kaufmann célèbre l'opéra allemand
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Rien
qu'à voir le nom sur la couverture, on est prompt à crier au miracle. En
deux années Jonas Kaufmann est devenu "le" ténor, au point où on l'écoute
avec les oreilles du coeur, y compris dans son étrange premier récital,
entre pur génie et exotisme total (Puccini).
J'éprouve à l'écoute de Kaufmann le même problème qu'avec le baryton Mathias
Goerne et le malaise est palpable dès la plage 1 (vous remarquerez au
passage comme les récitals cet automne ont l'art d'exposer les problèmes
d'entrée): dans un certain registre, sa technique l'amène à couvrir son
émission. Le contraste entre In fernem Land (affublé du problème) et Mein
Lieber Schwan (libéré) est patent.
À cela s'ajoute, comme dans le 1er disque, un problème crucial de choix de
répertoire: qui peut honnêtement croire à ce Tamino, stentor à l'étroit (et
très mal à l'aise) dans ses habit de prince mozartien? C'est quoi l'idée de
faire dériver Kaufmann vers le profil de Heldenténor et de le faire
s'embourber le gosier dans "Dies Bildnis"? Par contre, la scène suivante sur
le CD ("Die Weisheitslehre dieser Knabe") est exceptionnelle.
La leçon du récital est claire: Kaufmann est en voie de devenir un
Heldentenor. Il est aussi en phase de transition, une phase dans laquelle
les demi-teintes posent des problèmes de couleurs. On écoutera ce CD
admirablement accompagné non comme une révélation mais comme une étape dans
le parcours d'un grand chanteur. J'ai hâte de disposer d'une Damnation de
Faust avec Kaufmann en Faust. |
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