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RTL, 09/12/2015 |
par Charlotte Latour , Charlie Vandekerkhove |
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"Nessun dorma, The Puccini album", du ténor Jonas Kaufmann, est le Classique d'Or RTL de décembre
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Le
ténor allemand Jonas Kaufmann est devenu cette année la star de
l'opéra. Il est actuellement sur scène à Paris, à l'Opéra
Bastille, dans La Damnation de Faust de Berlioz. Il vient de
sortir Nessun dorma, The Puccini album, édité chez Sony et qui
est notre Classique d'Or de décembre. "Le meilleur ténor au
monde", "le ténor idéal", "le seigneur du lyrique"... La presse
est unanime à son propos, et il n'est pas difficile d'être sous
son charme.
Jonas Kaufmann lui-même reconnaît qu'il a
forcément des frissons quand il écoute ou qu'il chante l'air qui
donne son titre à cet album consacré au compositeur italien :
Nessun dorma, "que personne ne dorme", l'air mythique de
Turandot. Nous lui avons demandé comment il ressent la musique
de Puccini. "Pour moi c'est toujours difficile d'éviter d'être
ému par cette musique", confie le ténor. "Parce qu'on ne peut
pas vraiment pleurer sur scène, perdre le sens et le contrôle.
Avec la musique de Puccini, c'est ça le plus difficile."
Le chef Herbert Von Karajan parlait de "l'extase contrôlée",
cette façon de chanter dans l'émotion mais avec maîtrise. Pas de
problème pour Jonas Kaufmann, sa voix est au sommet : projetée
sans effort, stable, colorée. Avec un timbre profond et sombre.
Et c'est justement ce qui fait sa force et la beauté de ses
notes : à son écoute, on a l'impression que l'émotion vient
toujours de très loin. Sa voix est une palette remarquable, qui
vous cloue au siège en attaquant les notes les plus aiguës en
les chuchotant presque. Et comme c'est un artiste complet il est
aussi excellent acteur. "Quand j'étais sur scène, les premières
fois, j'ai cherché à être un acteur, j'ai fait des choses
artificielles. C'est difficile de marcher sur scène normalement.
Mais une fois la confiance trouvée, avec l'expérience, j'ai
compris qu'être un acteur c'est être moi-même. C'est très simple
et en même temps compliqué!" explique-t-il.
Le ténor est
naturel quand il joue, que ce soit en italien, en allemand, ou
en français, et il le reste quand il sort de scène. Avec cette
voix à protéger, on imagine qu'il ne doit pas avoir beaucoup de
vices et son hygiène de vie est très saine. Il a opté pour une
carrière lyrique à 20 ans après un an de maths à l'université où
il s'ennuyait passablement. À 46 ans, ce munichois remplit tous
les opéras qu'il veut, c'était plein d'ailleurs le soir de la
première à Bastille, ce 8 décembre, et ce le sera les jours qui
viennent pour La Damnation de Faust de Berlioz sous la direction
de Philippe Jordan.
Le Classique d'OR de décembre, c'est
donc le coffret Puccini de Jonas Kaufmann avec un album studio
et deux DVD : Manon Lescaut, filmé en 2014 à Covent Garden et La
Fanciulla Del West, produit en 2013 à Vienne.
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