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France Culture, La Revue musicale de Matthieu Conquet, 10 Septembre 2015
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Jonas Kaufmann, totale Puccini
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Podcast |
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Donna non vidi mai simile a questa... : Jamais je n'ai vu de femme semblable
à celle-ci ! À lui dire : « je t’aime » mon âme s’éveille à une vie
nouvelle... » chante Des Grieux dans Manon Lescaut.
Pour celles et
ceux qui n’ont pas encore eu le coup de foudre pour Jonas Kaufmann, ce
nouvel enregistrement du ténor allemand qui parait demain, tout dédié à
Puccini, devrait suffire à convaincre. Ici réunis l’Orchestre et le chœur de
l’Académie Nationale de Sainte Cécile, à la baguette Antonio Pappano et le
ténor que les salles de concert et d’opéra du monde entier s’arrachent,
Jonas Kaufmann.
« Je ne suis pas un timide » confie le beau ténor (en
couverture du magazine Diapason ce mois-ci) qui revient sur ses relations
avec certains chefs d’orchestre ou metteurs en scène avec lesquels il a
parfois du débattre, ou se faire une raison.
S’il ne les a pas tous
joués sur scène, Kaufmann interprète ici tous les rôles de ténor chez
Puccini, depuis Roberto dans son premier opéra Le Villi, jusqu’à Rinuccio
dans Gianni Schicchi, en passant par le cow-boy de La Fanciulla del West et
le lieutenant Pinkerton de Madame Butterfly, avec au centre du programme un
seul air retenu dans La Bohème, Rodolfo rencontre Mimi « O Suave
fanciulla... Les plus exquis délices frémissent déjà dans mon âme Dans ce
baiser frémit l'amour ! »
A 46 ans Jonas Kaufmann semble au zénith de
sa carrière et en choisissant un programme Puccini il s’inscrit de fait dans
une histoire populaire de l’opéra, et une histoire du disque. La popularité
de la musique de Puccini (outre ses qualités musicales) a tenu sans doute
aussi à l'invention du gramophone (qui développe l’essor de la musique
enregistrée début 1900) et à l'immense succès de Caruso, le ténor
napolitain, la star du siècle naissant qui sera l'un des interprètes
privilégié de Puccini. Renommée poursuivie auprès d'un plus large public
encore à la fin du siècle en 1990, quand trio des ténors (Pavarotti, Placido
Domingo, José Carérras) chante pour la coupe du monde de Football en Italie
et choisit de mettre « Nessum Dorma », l'air de Turandot, au centre de
leur répertoire.
A suivre le phrasé, la théâtralité fine de Jonas
Kaufmann qui n’épuise jamais d'effets, on reprend à notre compte l'ordre de
la princesse Turandot : « Que personne ne dorme »
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