Altamusica, le 08/03/2010
Gérard MANNONI
Retour au Lied
 
Après deux disques magnifiques consacrés à des airs d’opéra, après un brillant Pinkerton face à la Butterfly d’Angela Gheorghiu, après un fracassant DVD de Carmen dans la production de Covent Garden, Jonas Kaufmann nous revient avec la Belle meunière de Schubert qu’il aurait dû donner en concert au Théâtre des Champs-Élysées en mars et que nous n’entendrons qu’à la rentrée.

Tout chanteur allemand a éclos dans la culture du Lied. Kaufmann est donc chez lui ici, tant avec la musique qu’avec le texte. On sait que sa technique vocale peut tout, ce qui est fort utile pour traduire ces mille changements de ton, d’humeur, de couleur, de rythmes qui animent ce cycle bouleversant même s’il est moins théâtral que le Voyage d’hiver.

Kaufmann chante les mots, comme il le fait toujours, avec ces possibilités infinies de nuances et de coloration, cette capacité à rêver aussi bien qu’à caracoler dans l’enthousiasme de certaines mélodies. C’est parfaitement exact de bout en bout, dans une plastique vocale sans défauts mais toujours expressive.

Helmut Deutsch est parfois un peu plus parallèle au chanteur plutôt que vraiment avec lui, mais l’ensemble restera sans nul doute une référence en la matière, même si, comme ce fut toujours le cas – beaucoup ne trouvèrent-il pas Fischer-Dieskau pleurnichard et Schwarzkopf maniérée en leur temps ? – nos spécialistes patentés ne s’en rendront compte qu’a posteriori.

 
 






 
 
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