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Crescendo-Magazine, Le 21 décembre 2014 |
par Bénédicte Palaux-Simonnet |
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L’opérette dans tout l’éclat de son charme et la poésie de son âme : Champagne !
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Pour
les grincheux, opérette rime avec musiquette. Est-ce si sûr
quand les compositeurs se nomment Lehar, Stolz, Kalman, Benatzky
ou Korngold, pour s’en tenir à la période 1925-1935 ? C’est au
moins une question à laquelle répond Jonas Kaufmann en un
récital de grande classe et qui donne à penser… Certes, on
retrouve une kyrielle de mots attachés naturellement à
l’opérette : amour/ toujours ; désir et rêve ; peur et bonheur…
mais même les grands élans « Tu es le monde pour moi »( index
3), « Je t’ai donné mon cœur » (index 7) nous touchent par ce
qu’on y sent un fond de vérité. Alors « Une chanson fait le tour
du monde » (index 8), tandis que l’âme rêve « quand descend le
soir » (index 10). Toutes ces manifestations de l’Amour se
donnent rendez-vous, d’ailleurs, dans la dernière mélodie (index
18) à deux voix et qui élargit la pensée jusqu’à lui donner le
secret de la vie après la mort… Dans ce récital remarquablement
construit, Jonas Kaufmann se meut avec aisance, exploite toutes
les possibilités de sa tessiture, jamais emphatique, jamais
au-delà de ce qu’il faut pour rester dans le vrai, dans
l’inaccessible mais dont il donne la clé. Il faut être pour
cela, un grand artiste. Avec sa voix tour à tour sereine,
veloutée, puissante, imaginative ou marquée par un destin
contraire il célèbre somptueusement, sincèrement, amoureusement
ce répertoire devenu dès lors si envoûtant. Les arrangements
habiles et le soin juste et délicat apporté au son contribuent à
l’enchantement.
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